du P. Henri BOULAD
Les amis
Infolettre - Décembre 2022
Nouvelles du Centre des enfants sans-abri
Chaque enfant mérite d’être aimé
Au pied des pyramides, dans une ruelle étroite et poussiéreuse, en plein midi d'une journée de juillet, derrière une porte en métal peinte aux couleurs du drapeau égyptien, j’ai découvert un petit paradis.
Ce projet parrainé par le Père Boulad, est un havre de paix pour 18 enfants de la rue, abusés physiquement et/ou sexuellement.
Vue par la terrasse du Centre des enfants sans-abri
Ils m’ont accueillie avec leur plus beaux sourires. Je leur avais pris des casquettes rouges, avec l’inscription Canada. Ils ont bien ri du nom de ce pays dont ils n’avaient jamais entendu parler. Ils répétaient Canaba (canapé en arabe)? Kanaka (cafetière en arabe)? Et on riait aux éclats. Chacun avait une question, comment c’est la neige dont je leur parlais, ce coton qui tombe du ciel et sur lequel les enfants s’amusent à glisser. Est-ce qu’il y a des ours? Des loups? Quelle langue les gens parlent? Tous ces petits visages se tournaient vers moi, souriants et curieux, heureux d’être là, d’être ensemble, d’être respectés, d’être aimés.
[...] Ils m'ont accueillie avec leur plus beau sourire.
[...] Tous ces petits visages se tournaient vers moi, souriants et curieux, heureux d’être là, d’être ensemble, d’être respectés, d’être aimés.
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Ghislaine, entourée par les enfants du Centre portant les casquettes rouges.
Mlle Amal, la directrice, une jeune femme pleine d’énergie, intelligente, ayant accumulé les diplômes et l’expérience mène sa barque de main de maître, alliant gentillesse et fermeté. Elle a su faire de cet endroit une maison où chacun se sent en famille.
Mme Amal, la directrice du Centre, dans son bureau
Les travailleurs sociaux, très compétents et dévoués, font office de pères pour les petits. À part leur travail, ils s’asseyent avec eux pour les repas, qui se prennent dans une ambiance chaleureuse, ils mangent ensemble en bavardant et rigolant, ce sont de beaux moments de partage et d’échange. Le mobilier extérieur, bancs et tables, a été peint de toutes les couleurs par les enfants, ça donne un air de fête à la cour.
Le bureau administratif, tenu par M. Ihab est impeccable. Chaque enfant a un dossier bien en ordre où tout est classé. Des onglets pour chaque aspect : santé, famille, papiers officiels, dossier scolaire etc.
[...] À part leur travail,
ils s’asseyent avec eux pour les repas, qui se prennent dans une ambiance chaleureuse,
ils mangent ensemble en bavardant et rigolant,
ce sont de beaux moments de partage et d’échange.
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La cuisine est claire et fonctionnelle. Une grande table de travail au milieu. Sur le mur est affiché le menu de la semaine : Chaque jour 3 repas bien équilibrés, avec de la viande 5 fois par semaine. Quand on voit le prix des denrées aujourd’hui, on imagine combien l’approvisionnement doit être difficile. La cuisinière, que tout le monde appelle Téta (grand-maman), leur concocte de bons plats. Le jour de ma visite, elle avait acheté courgettes, aubergines et poivrons pour leur faire une casserole de mahchis (légumes farcis) pour le lendemain. Une nutritionniste bénévole a réussi à faire perdre 40 kg à un jeune qui en pesait 130. Il suit une diète spéciale et a dû se faire opérer des jambes qui s’étaient arquées sous son poids.
La cuisine du Centre
Ils vont à l’école du quartier en général. Sauf ceux qui sont au préparatoire qui vont plus loin. Parfois, il faut du temps avant de pouvoir les inscrire, beaucoup de paperasse gouvernementale, puisque souvent ils n’ont pas de pièces d’identité quand ils arrivent. Il y a aussi des profs qui viennent 2 fois par semaine leur donner des cours particuliers pour les renforcer en arabe et en mathématiques.
Dans la cour, sur un beau terrain vert gazonné, ils jouent au soccer (football) 3 fois par semaine, un entraîneur vient pour les pratiques. Ils font aussi du taekwondo avec un professeur, ça les aide à se défouler.
La cour du Centre : Les enfants jouent au soccer
Le chauffeur qui m’a amenée et ramenée connait chacun des jeunes par son nom et les aime comme si c’étaient les siens.
Mme Saly est en charge des travaux manuels. Ils font de jolies choses: colliers, bagues, bracelets et boucles d’oreilles pour enfiler perles et breloques; serviettes décorées de paillettes; collages sur bois; toutes sortes de chef d’œuvre dont ils sont très fiers. Pour chaque occasion spéciale, Ramadan ou Noël, elle leur fait faire des décorations et des bricolages. Ils ont même peint la porte qui donne sur la rue en rouge, blanc et noir.
Tous les enfants étaient propres, bien habillés et surtout épanouis. Leurs visages reflétaient le bonheur et l’insouciance. Un des enfants m’a offert 3 brins de jasmin cueillis sur place… ça sentait bon ! Un autre a cueilli pour moi un petit bouquet de fleurs roses, très touchants ces petits!
Ils font de jolies choses: colliers, bagues, bracelets et boucles d’oreilles pour enfiler perles et breloques; serviettes décorées de paillettes; collages sur bois; toutes sortes de chef d’œuvre
dont ils sont très fiers.
J’ai passé une demi-heure avec Mme Amal dans son bureau avant la visite et elle m’a raconté les sévices qu’ils ont subis avant d’arriver dans cette maison. Chacun a son histoire, l’une plus terrible que l’autre. Après les atrocités que j’ai entendues, j’ai su que l’horreur et la cruauté existent. Ces enfants ont été mutilés, brûlés, blessés, abusés, maltraités, torturés. Quand on pense aux traumatismes par lesquels ils ont passé, on imagine toute la tendresse, la patience et le tact dont les psychoéducateurs et les responsables ont dû faire preuve pour arriver à ce résultat. Petit à petit, un jour à la fois, grâce à une bonne dose d’amour, ces petits corps et ces petits cœurs blessés sont aujourd’hui capables des plus beaux sourires.
Je pourrais écrire encore des pages. Je veux juste dire que ça a été la plus belle journée de mon séjour. Aucune plage, aucune promenade, aucun restaurant, ne vaut ce bonheur intense de savoir ces petits heureux et en sécurité entourés de personnes compétentes et de cœurs aimants.
La devise du Père Boulad : Changer le monde prend tout son sens dans ce projet. La meilleure preuve en est que quand j’ai demandé à deux d’entre eux ce qu’ils voulaient faire quand ils grandiraient, ils m’ont répondu : devenir ‘’mochref’’, surveillant, moniteur, dans cette maison, pour aider d’autres enfants!
Et l’aventure continue .. Père Boulad va commencer les travaux dans une seconde maison, en face de celle-ci, qui pourra accueillir 50 enfants, à part ces 18. Il a la plus grande partie de la somme nécessaire aux rénovations, reste à savoir comment il va les nourrir et payer les salaires de tout le personnel.
Pour la maison actuelle il y a 12 employés : 7 spécialistes psychoéducateurs, 2 personnes à la cuisine, 2 pour l’entretien ménager, 1 chauffeur, 1 personne qui s’occupe de l’approvisionnement et la directrice. Le budget mensuel devrait être augmenté pour le fonctionnement de la nouvelle maison qui va accueillir un plus grand nombre d'enfants.
Quand j’ai demandé au Père Boulad comment il allait faire, il m’a répondu : Allah byebaat .. Dieu y pourvoira!
Ghislaine Orfali
CHERCHEZ-VOUS DES CADEAUX POUR NOËL ?
Exposition vente de tableaux - Grand Montréal
Nicolas Zeitouni est un peintre dont la production s’inspire majoritairement de son pays natal, l’Égypte. Son œuvre, empreinte tantôt d’un réalisme lyrique, tantôt d’un imaginaire subaquatique proche de l’inconscient, est colorée et vivante.
Il met en vente ses tableaux au profit du Centre des enfants sans-abri.
Cliquer-ici pour voir les tableaux.
Les tableaux sont disponibles au grand Montréal.
Un reçu d'impôt sera envoyé aux résidents canadiens.
Vente de bijoux uniques faits par les enfants du Centre
